PHYTOTHÉRAPIE

De phyto = plante et therapia = thérapie, soins

Au plan du matériel, la plante est un médicament orthomoléculaire (utilisant une molécule « juste »). Le premier remède de la médecine chinoise n’est-il pas le bol de soupe… Au plan de l’immatériel, la plante est une source alimentaire énergétique, remède dont la valeur sera d’autant plus grande que sa qualité biologique est élevée. C’est la nourriture de nos eaux cellulaires, de notre sang, de nos humeurs, la régulation de notre terrain.

LE MONDE DES PLANTES MÉDICINALES

Le monde végétal représente pour l’homme un accompagnement vivant et subtil de sa propre histoire de vie. Au carrefour du froid et du chaud, de l’humidité et du sec, de la lumière et de l’obscurité, du ciel et de la terre, sa présence dans ses plus extrêmes limites définit et signale les territoires de l’humain. Au rythme des saisons,

le monde végétal se transforme sous nos yeux son décor et nous entraîne dans cet inlassable et immuable cycle des années, toutes semblables et différentes. Depuis toujours, l’homme et l’animal vivent en symbiose avec le monde des plantes auquel ils ont tout demandé. Nourriture, vêtements, abri, chaleur ou fraîcheur mais aussi ivresse, magie, sommeil, guérison ou mort. La plante s’adresse à chacun de nos sens dans toute une gamme de subtilités et de nuances. En réalité, elle fait partie intrinsèque de l’histoire de l’humanité: il était donc normal qu’elle ait ou qu’elle joue encore un rôle prépondérant dans les situations de maladies et de détresse. Partout dans le monde, depuis toujours, des hommes et des femmes apprennent à lire le discours cachés des fleurs et des plantes et à en tirer le pouvoir de soigner voir de guérir. Le magique de la plante, est de receler autant de pouvoirs sous des aspects souvent fragile. Pensez à la puissance d’un élixir floral (action uniquement message) dans un cas bien déterminé.

Aucun peuple au monde n’a pu faire l’économie de l’apport et de la participation du monde végétal au savoir médical. Au fil des siècles et des civilisations, la plante s’est vu reconnaître des pouvoirs réels ou supposés qui s’imbriquent complètement avec l’histoire des maladies et des médecines. Des philtres ensorcelés aux recettes populaires du monde entier, des ordonnances de la médecine traditionnelle chinoise aux cérémonials des pratiques africaines, de Charlemagne et ses Jardins de Plantes du Moyen-Âge (polycopié) aux secrets des forêts tropicales, des  » savoirs  » de l’Égypte pharaonique ou du  » Canon d’Avicenne  » aux phytothérapeutes scientifiques contemporains, c’est par milliers que se comptent les plantes aux vertus médicinales. De tous les coins du monde, elles ont toujours surgi et surgissent encore, inlassablement, mystérieusement accompagnées d’une renommée qui laisse espérer qu’elles apporteront de nouvelles réponses aux maux dont nous souffrons. Espérons aussi que les déprédations écologiques provoquées par l’appât du gain des industriels et les concentrations urbaines modernes laisseront une petite place aux 300’000 plantes existant sur la planète bleue. La médecine par les plantes représente dans le monde une force à la fois socioculturelle, médicale et économique.

 

 

 

LA MÉDECINE PAR LES PLANTES

La phytothérapie, un élément important de l’arsenal thérapeutique actuel. Il est tout à fait certain que la médecine par les plantes (la phytothérapie et sa branche « essentielle », l’aromathérapie) a représenté en Europe l’essentiel de l’arsenal thérapeutique jusqu’à la fin du XIXe siècle, et jusqu’à la fin de la deuxième guerre mondiale. A notre époque,

dans une civilisation « hyperurbanisée » où tant de citadins cherchent dans un retour à la nature, un dérivatif aux exigences abusives et monotones d’un univers de béton et de bruits, la découverte des vertus supplémentaires des plantes et de la Nature est un bonheur non égalé. De la sympathie que peut suggérer en soi ce retour aux sources, se pose le problème d’une assimilation dangereuse entre nature et innocuité. Les amoureux de la nature risquent fort d’être déçus… ou bien malades s’ils ne prennent garde aux multiples pièges tendus par la nature, et plus spécialement par les plantes à vertu médicinales.

Malgré les progrès de la chimie, les molécules de synthèse n’ont pas détrôné la phytothérapie ou médecine par les plantes car le monde végétal offre des ressources inépuisables de drogues (= plantes médicinales) dont les effets sont souvent mieux connus et qui restent, de toute façon, en accord avec la programmation de nos mémoires cellulaires.

Au plan du matériel, la plante est un médicament orthomoléculaire (utilisant une molécule « juste »). Le premier remède de la médecine chinoise n’est-il pas le bol de soupe… Au plan de l’immatériel, la plante est une source alimentaire énergétiques, remède dont la valeur sera d’autant plus grande que sa qualité biologique est élevée.

Mais elle est plus encore. Tous ces principes actifs sont gérés par une eau cellulaire, véritable transporteur et messager, non seulement des informations des molécules, mais aussi des informations cosmiques. Les plantes nous transmettent ainsi leurs messages d’harmonie et leur volonté de paix sur terre.

Cette connaissance implique quelque responsabilité de respect et de reconnaissance pour le Divin qui nous procure le monde végétal:

– Respecter la nature depuis le simple brin d’herbe à la plus rare des espèces florales

– Préférer des plantes « en santé » donc provenant de l’agriculture biologique ou sauvage à la place de celle qui proviennent de l’agriculture intensive, malades des ajouts d’engrais et de produits agrochimiques

– Refuser les végétaux transgéniques, véritable pacte avec la maladie

– Ou d’autres selon votre choix.

HISTORIQUE

Le monde végétal a commencé à se différencier, il y a 2 milliards d’année! L’homme ne remonte pas à plus de 4 millions d’année ! Et ce n’est que depuis 6 mille ans avant J.-C. qu’il a commencé à cultiver certaines plantes dont il avait reconnu les vertus alimentaires. De quoi nous rendre modeste!

Les cultures grecques et romaines disparaissent peu à peu à partir du VIe siècle. Au Moyen-âge, la médecine par les plantes se dégage difficilement de la magie et de la sorcellerie vers lesquelles se dirigent les malades devant l’inanité des efforts des médecins de ces temps. L’Orient (la Perse, l’Arabie et Constantinople) et l’Occident (l’Europe) sont en communication constante et de ces temps, nous viennent des noms toujours célèbres.

Ibn-Sina connu sous le nom d’Avicenne (980-1037) fût un prince de la médecine). Il fût l’Hippocrate et l’Aristote de monde islamique. Ses ouvrages, le « livre des sciences » et « le canon de la médecine en 5 volume » décrivent entre-autres informations, 760 produits pharmaceutiques et d’innombrables formulations galéniques. Le « canon de la médecine  » était encore utilisé vers 1650 à l’université de Montpellier ou Louvain.

La règle fondamentale d’Avicenne est que « le tout est plus grand que la somme des parties ». Ce qui signifie que l’action thérapeutique d’une plante entière diffère de celle de ses principes actifs isolés. D’autre part, Avicenne décrivait déjà cette médecine préventive qui a tant de mal à se faire une place 1000 ans plus tard.

En 1660, l’école de Salerne (Italie) édite le premier livre d’hygiène et de santé par les plantes, intitulé « Le régime de santé de l’escole de Salerne ».

Au début du XVIe siècle, le grand tournant est pris grâce au médecin suisse Theophrastus Bombatus von Hohenheim (1493-1541) appelé Paracelse. Malgré son penchant pour l’alchimie, il eut le mérite de rechercher un médicament spécifique pour chaque maladie et de penser, sans employer le mot, à la notion de principes actifs. Sa fameuse idée maîtresse est encore valable: « Tout remède est un poison, aucun n’en est exempt. Tout est question de dosage ».

Pour parvenir à son but, il a élaboré la célèbre théorie des signatures qui lie les vertus de la plante à sa forme, sa couleur ou ses propriétés morphologiques. L’oeuvre de Paracelse exerça une énorme influence durant les XVIe et XVIIe siècles.

Plus près de nous, il faut rendre hommage à Henry Leclerc (1870-1955) qui défendit les plantes médicinales à une époque ou on les chassait des facultés. R.-M. Gatefossé (Aromathérapie, 1936), J. Valnet, P. Belaiche, et de nombreux autres ont accomplis un travail considérable. Toutefois l’action de ces pionniers n’aurait pas été possible sans le « courant de pensée » favorable qui habite les esprits d’aujourd’hui.